Un petit mot sur Ken Loach, le maître du réalisme social



J'ai découvert Ken Loach au ciné-club de Pézenas, en 2003, avec Just a kiss. Ce film raconte la rencontre entre une jeune prof de musique irlandaise catholique et un jeune homme émigré pakistanais issu d'une famille de musulmans pratiquants. Si le film parle d'amour, il traite aussi de la religion, du poids des traditions, de la rencontre de deux cultures. Je le recommande vivement.

Le cinéma de Ken Loach est presque toujours un cinéma militant. Connu pour son engagement politique, sans surprise très à gauche (il a d'ailleurs soutenu de nombreuses fois les candidats français à la présidentielle  des partis d'extrême gauche, comme notre chère Arlette à la lutte ouvrière), Ken Loach a toujours exprimé sa sympathie pour les classes ouvrières et les milieux modestes, son père étant lui-même travailleur à l'usine. Et c'est véritablement avec lui que j'ai découvert le drame social (je garde d'ailleurs un excellent souvenir de Sweet sixteen).

En 2005, je suis allée voir Le vent se lève, le film à la palme d'or. A la fin de la séance, j'étais complètement vidée. C'est un film très dur et émouvant. Il offre donc le point de vue d'un britannique sur la guerre d'indépendance en Irlande, qui se place manifestement du côté des irlandais, en dénonçant de façon violente mais sûrement très réaliste, l'occupation anglaise.

Je n'ai pas vu It's a free world, sorti en 2008, comme bien d'autres d'ailleurs. Ken Loach a pondu presque trente films ..

Enfin, dans des registres similaires, on peut trouver le très chouette This is England, de Shane Meadows, découvert il y a peu pour moi, et qui m'a vraiment convaincue. Thomas Turgoose, l'acteur principal, est bluffant. 
Il y a encore le poignant Bloody Sunday de Paul Greengrass, qui retrace l'histoire de cette marche pacifique pour l'égalité des droits entre les catholiques et les protestants en Irlande qui tourne au drame.

13 commentaires:

  1. Ah Sweet sixteen, l'optimisme à toute épreuve. Je suis allée à Greenock (ville où s'est tournée le film) l'année dernière quand j'étais en Ecosse et la fiction est malheureusement bien proche de la réalité.
    Sinon petite anecdote sur le film, il était interdit au - de 18 ans en GB car il y a trop de "Fuck" dans les dialogues. On savait que la Reine était du genre coinços mais à ce point là...

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  2. Aaah l'Ecosse ! moi j'aimerais bien y aller aussi un de ces jours ...
    Sinon sympa l'anecdote, on dirait une censure à l'américaine ..
    Merci pour ta contribution ! j'en attends d'autres ;)

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  3. PS : il faudra que tu m'en dises plus sur ce séjour en Ecosse

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  4. Je n'ai pas encore vu de films de ce réalisateur, mais toujours désireux d'accroître ma culture cinématographique, par lequel devrais-je commencer ? Just a kiss et Le vent se lève, qui t'ont visiblement plu constituent-ils une bonne entrée en matière ?

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  5. Oui, tout à fait. Just a kiss est beaucoup moins dramatique, ça te fera commencer par un "soft".
    Après, tu peux t'aventurer tout seul dans le reste de sa filmo, je pense que c'est une valeur sûre...Ken Loach a aussi pas mal réalisé pour la BBC, notamment des docu-fictions, il me semble. Tu peux aussi regarder de ce côté-là si ça t'intéresse.

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  7. * ou plutôt des fictions "à la façon d'un film documentaire", ce qui n'est pas la même chose !

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  8. Je ne sais pas si tu as vu Fish Tank qui était à Cannes y'a deux ans.. Très bon aussi (même si Sweet Sixteen restera toujours le maitre-étalon à mes yeux..

    Apparemment, cette tradition du genre dans le cinéma anglais est apparu dans les années 60 avec une sorte de nouvelle vague anglaise, d'ailleurs surnommé "Kitchen Sink Realism".
    Je n'en ai vu aucun que ce soit de Schlesinger ou Richardson pour ne citer que les plus connus... Parait-il que beaucoup d'acteurs de ces films étaient des non-professionnels pour accroitre le réalisme.. Un peu extrême comme solution mais soit ^^


    Et sinon il y a un terme anglais pour désigner les fictions tournés à la façon d'un documentaire. On appelle ca le Mockumentary.
    D'ailleurs c'est le grand débat du film de Bansky "Exit through the gift shop" est-ce un documentaire ou un mockumentary ? :D

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  9. Non, pas vu Fish Tank, mais je viens de voir qu'il avait eu le prix du jury. Merci pour la référence.

    J'avais aussi entendu parler du fait de choisir des acteurs non-professionnels, ce que fait d'ailleurs très souvent Ken Loach (cf. le jeune qui joue Liam dans Sweet Sixteen d'ailleurs)

    Et je te remercie pour le vocabulaire ; "Mockumentary" - je m'en souviendrai. J'imagine que ça vient d'un mélange de "documentary" (quel scoop !) et de "mock" que l'on traduit notamment par "imiter" et que l'on peut comprendre peut-être ici comme "à la manière de".

    Super tes interventions en tout cas. Continue à les partager comme ça.

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  10. Fish Tank où le film qui m'a fait oublié la reprise de California Dreamin par les Royal Gigolos, rien que pour ça il faut le voir ;)

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  11. Je le note en haut de ma liste alors ! :)

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  12. Le vent se lève était bien, comme tu dis ; mais le dernier est plus que décevant (une pure bouse pour être honnête. Dans le genre film social et contestataire à interprétation niaise, il y a Land and Freedom aussi... Qui brille de toute son inutilité.

    Et pour le reste... Il y a Eurocard Mastercard (ah ah ah...) ; non, il y a beaucoup à voir, mais très franchement, It's A Free World m'avait l'air très, très chiant.

    PS : Une petite faute à "partiEs", sans e :P

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  13. Ton article est très bien. Je laisserai un commentaire plus construit dans quelque temps: en effet j'ai récupéré Sweet Sixteen il y a peu et je voudrais le voir, avant. Je me rappelle que ma mère, qui adore Ken Loach, m'avait amené voir Carla's Song quand j'étais petite (1996, ça fait un bail). Autant dire que voir ce genre de film à cet âge là, ça laisse des traces. J'avais été un peu déçue par Just a Kiss, mais... Le Vent se Lève... Ah la la, comment te dire l'évidence!^^ J'adore les films sur l'Irlande du Nord, et j'avais été cueillie par Bloody Sunday de Paul Grengrass. Tellement fort... Je te conseille aussi Michael Collins, de Neil Jordan, avec Liam Neeson et Alan Rickman.

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