Breaking Bad


D'accord, Breaking Bad n'est pas un film. Comme on le sait, c'est une série tv américaine créée par Vince Gilligan qui connait d'ailleurs déjà plusieurs saisons (quatre, il me semble).  Mais l'épisode pilote de la première saison tout au moins - je viens juste de commencer et j'ai le sentiment d'avoir encore de belles heures de visionnage devant moi -  a su me transporter comme n'importe quel (autre) bon film l'aurait fait. Bref, c'était un peu comme une bonne séance de cinéma. Et il m'a semblé qu'il méritait qu'on en dise ici quelques mots.


Sur le plan de la structure, ce premier épisode est construit comme une boucle : il commence par la toute fin de l'épisode avant d'enchaîner sur un  long flashback durant lequel nous pouvons suivre les trois dernières semaines du personnage principal qui le conduisent finalement à la situation  détonante qui fera la trame principale de la série.

Notre héros est professeur de chimie, nobelisé, et pourtant contraint de laver des voitures après ses cours pour pouvoir joindre les deux bouts (et parfois il s'agit même de celles de ses propres étudiants). Surprenant ? Pas tant que ça... Nous sommes aux Etats-Unis, ne l'oublions pas... Breaking Bad offre ainsi une peinture de la classe moyenne américaine en galère (#pléonasme). Plusieurs fois, l'épisode zoome sur un système de santé plutôt désastreux. "Vous savez, je n'ai pas une très bonne assurance", déclare Walter dans l'ambulance qui le conduit à l'hôpital. Il faut dire aussi que la famille White cumule déjà pas mal de difficultés : Madame est enceinte, le fils est handicapé... Bref, quand Walter apprend qu'il est atteint d'un cancer des poumons et qu'il lui reste deux ans à vivre tout au plus - et ça, c'est seulement s'il a les moyens de se payer sa chimio - , c'est le déclic. Il lui faut de l'argent pour assurer ses arrières - sa famille. Mais pas en continuant à faire des extras dans un garage pour un patron aux sourcils démesurés qui le prend pour un con, non. Lorsqu'il accompagne son beau-frère, agent de police spécialisé dans les trafics de stupéfiants, pour assister à une descente dans un labo clandestin où l'on "cuisine" de la métamphétamine, il a déjà une petite idée derrière la tête. En effet, il sait que la vente de cette drogue peut rapporter très très gros. Et justement notre homme est plutôt bien placé pour en fabriquer : c'est de la simple chimie, après tout. Il ne lui manque donc plus qu'un coéquipier ... 

Bryan Cranston joue formidablement bien. On l'avait notamment déjà vu  dans la série Malcolm, où il incarnait  un père de famille délirant. Mais le personnage ici est assez loin du Hal de la série comique. Car Breaking Bad a bien une dimension dramatique, si ce n'est quasi tragique, puisque notre héros est voué -le spectateur le sait dès les premiers instants- à une mort prématurée. De plus ici le personnage ne délire pas, ou du moins, c'est du délire lucide. 

Notons également au passage une super bande-son dont les principaux titres sont répertoriés
sur ce blog allemand : http://www.breakingbad.de/2010/07/26/soundtracks/.

Enfin, il paraît que la série connaît un succès phénoménal. Pas étonnant, Breaking Bad emballe dès les premières minutes. A suivre !



6 commentaires:

  1. 3 saisons au compteur, une quatrième en route sur la télé américaine... La folie va crescendo au fil des saisons, avec une troisième qui part dans une dimension encore inconnue.

    Pas beaucoup d'épisodes qui font remplissage, à l'inverse de Dexter et de son ronron ritualisé. La moustache de Walt se disputant au look de tough guy gagne à être connue.

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  2. ça y est j'ai récupéré les 2 premières saisons ! Dès que mes cartons sont vidés je me colle devant !

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  3. héhé tu vas te régaler ! J'en suis à la moitié de la première et ça dépote ! :)

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  4. Le meilleur reste à venir...
    Tu me diras des nouvelles des épisodes Peekaboo (2x06) et One Minute (3x07) ou encore Fly (3x10) qui sont pour moi des monuments de la télévision américaine (même si la série tout entière l'est)

    Sur AMC, il y aussi Mad Men sinon si tu ne t'y es pas encore mise. C'est très très grand également. Rythme lancinant, personnages dignes d'un roman de Fitzgerald (Don Draper est tout simplement le personnage le plus complexe de la TV depuis Tony Soprano), la grande Histoire qui se mêle allègrement avec la petite, tout y est génial.

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  5. D'accord, mais j'essaie de prendre mon temps, histoire de savourer et faire durer au maximum la série... Quand on gobe toutes les saisons en quelques semaines et qu'après il faut attendre plusieurs mois pour avoir la suivante, c'est dur...
    Mad Men, je n'ai jamais suivi. J'ai regardé des bouts d'épisodes comme ça, en tombant dessus par hasard à la télé. J'avoue que l'esthétique est plutôt envoûtante, je pourrai m'y mettre après Breaking Bad.

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  6. En bref, ça peut faire un peu mal de le dire, mais il faut regarder toutes les séries estampillées Télérama, The Wire en tête.

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