Black Mirror : un sombre reflet de notre société






Réalisé par Charlie Brooker, l'auteur de la mini-série Dead Set, Black Mirror jouit déjà d'un large succès (deux millions de téléspectateurs lors de la diffusion du premier épisode sur la chaine américaine 4 en novembre dernier). Pas étonnant, Black Mirror est tout simplement brillant (sans jeu de mots, s'il vous plaît).

Black Mirror livre en quelque sorte un tableau de notre société en trois parties ; en effet, la série ne comprend malheureusement que trois volets. Ces trois moyens métrages (d'une durée d'une heure environ pour chacun) plongent tour à tour le spectateur dans une réalité et un environnement distincts. Charlie Brooker s'amuse ici à explorer plusieurs genres (thriller, science-fiction, anticipation) pour nous livrer sa vision de la société. Plutôt "black" évidemment, la vision...
Dans le premier épisode, l'auteur s'attaque ainsi à l'ultra-médiatisation de notre société : la télévision, le web et ses réseaux sociaux, les téléphones portables, autant d'objets au service d'un voyeurisme pervers, diffusant dans un tourbillon incessant les images de faits plus sordides les uns que les autres.
Dans le second volet, Brooker imagine le futur d'une société de l'écran - ce fameux "Black Mirror" - où la population se divise en trois groupes.
Le premier groupe rassemble la majeure partie de la population : celle-ci, contrainte de vivre dans des villes-ouvrières gigantesques, travaille à produire de l'énergie (nourriture des écrans) en moulinant toute la journée sur un vélo d'intérieur posté face à un écran géant.
Daniel Kaluuya (vu dans Homeland) dans une des chambres de la "ville-ouvrière"

Le second  anime des émissions et programmes télévisés - du show pseudo-artistique à la pornographie. Dans ce monde contre-utopique, il ne semble pas y avoir beaucoup de possibilités : soit l'on est acteur de l'écran, soit l'on en est son spectateur. Et pour passer d'un "statut" à l'autre, il faut juste quelques millions de dollars, et l'approbation d'un jury de télé-réalité au paroxysme du sadisme et de la perversité.
Enfin, il y a les "gros", les véritables marginaux de la société, les exclus, les méprisés. Dans les villes-ouvrières, leur condition physique ne leur permettant pas de pédaler toute la journée comme les autres, ils doivent s'occuper du ménage des locaux.  "Dans l'écran", ils sont des cochons qu'on gave ou des cibles à abattre.
Mais le troisième volet reste mon préféré : l'histoire, centrée sur un couple de trentenaires, fait état de ce que serait notre vie (et notre relation avec l'autre) si l'on nous avait implanté, dès la naissance, une puce qui permet d'enregistrer tout ce que nous voyons et entendons. En gros, une mémoire exhaustive et sans défaut, un film (en caméra subjective) de notre propre vie, dont on peut, à tout moment, se repasser des extraits...

Bref, Black Mirror est à voir de toute urgence !

3 commentaires:

  1. Ca m'a l'air bien caricatural et réac' comme je l'aime. J'essaierai !

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  2. Tu pourras me donner ton avis comme ça ! (Et essaie Dead Set aussi, c'est pas mal du tout)

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