Comédie réalisée par le scénariste et humoriste québécois Ken Scott, Starbuck raconte l'histoire peu banale de David Wosniak, quadragénaire un peu paumé dont le sperme ultra-fertile, donné généreusement à la clinique du coin à la fin des années 80, lui vaut désormais d'être poursuivi par une centaine de jeunes, bien décidés à connaître l'identité de leur père biologique. Parallèlement, sa blonde lui annonce qu'elle est enceinte. La paternité est donc l'élément central du film, et c'est en fait ici un traitement efficace pour soigner les bévues d'un ado attardé, jusque-là peu enclin à supporter des responsabilités, aussi petites soient-elles - se charger d'apporter les maillots pour la photo annuelle du club de foot amateur du quartier est effectivement une mission perdue d'avance pour David Wosniak...
Starbuck est un film sympathique, pas poilant pour autant. Même l'accent québécois n'y change rien, c'est dire. Ici on sourit, on ne se marre pas. Et c'est dommage, car cela commençait plutôt bien. Mais la situation burlesque du début se trouve très vite relayée par de regrettables platitudes, dans un monde où finalement tout est propre, tout est beau, tout est net. Trop d'ailleurs, puisqu'on peine parfois à y croire. La fille junkie qui décroche du jour au lendemain, c'est un peu weird, comme dirait l'autre. A cela s'ajoutent plusieurs séquences musicales qui tirent en longueur et alourdissent le rythme du film.
Bref, si le pitch était alléchant, Starbuck reste au final assez léger. Et on a un peu l'impression d'avoir été trompés sur la marchandise. C'est comme si l'on nous présentait un menu quatre étoiles pour ne nous servir au bout du compte qu'un jambon-frites...
Ceci dit, le film connaît quand même son succès. Il a même réussi à remporter le prix spécial du jury au Festival International du film de Comédie de l'Alpe d'Huez en 2012. Et deux remakes du film ont déjà vu le jour : un remake américain, Delivery Man, comptant Vince Vaughn dans la peau de David, et un remake français Fonzy, sorti le 30 octobre 2013, et mettant en scène Jose Garcia.